J'aime encore bien lire des témoignages de profs à propos de leur métier qui sera bientôt le mien. Mais concernant cette lecture, je reste mi-figue mi-raisin. Pierre Pirard nous présente d'abord le contexte de son volte-face: il démissionne de son poste de grand patron pour devenir enseignant. Il veut, dit-il, ressentir l'inconfort de l'inconnu, ne pas savoir ce qui l'attend dans un avenir proche.
D'une part, je reste très sceptique quant à cet auteur. D'abord, il se décrit clairement comme un patron qui prend peu l'humain en compte. Ce qui compte, ce sont les chiffres, les chiffres et les chiffres. Très rationnel, il sait comment gérer son business. Et puis tout à coup, il se met à critiquer le directeur sur son discours de bienvenue pas assez accueillant... Il y a des écarts entre ce qu'il décrit et ce qu'il écrit dans ce genre de cas. Il y a également beaucoup de coquilles et de fautes qui sont passées entre les mailles de l'éditeur et des lecteurs. Ça, je ne pardonne pas...
Je n'ai également pas accroché à son style. Le livre est écrit comme j'écris un billet de blog, en s'adressant aux lecteurs et en faisant mine de savoir ce qu'ils pensent. Sauf que je pense que le style du blog doit rester sur internet et pas dans un livre (vieux jeu, moi? ^^)
D'un autre côté, j'ai apprécié son implication auprès de son public, la façon dont il a essayé d'amener les élèves à grandir, à mûrir. On a beaucoup tendance, en tant que prof, à penser que notre cours se limite à la matière et qu'il y a un programme et qu'il faut le voir, etc. et à écourter les discussions importantes sur la citoyenneté, sur la vie, sur leur avenir quand elles surviennent en classe. Il faut boucler la matière. Et lui, ne passait pas à côté, il les a abordées avec eux. D'ailleurs, je me demande comment il a pu y parvenir avec toute cette pression autour du programme et beaucoup moins autour du Décret Missions.
Il m'a au final très peu apporté en tant que future enseignante et je suis contente de l'avoir eu soldé...